Le Dr Bing Thio, dermatologue à l’hôpital néerlandais Eramus MC : « Auparavant, le traitement du psoriasis consistait principalement à appliquer des pommades. Nous utilisions même du goudron de houille, une pommade sombre, grasse et très odorante. Comme vous pouvez l’imaginer, être tout collant et tout gras ne favorise pas l’intimité ni le sexe. Aujourd’hui, il existe heureusement de nombreuses autres options. Avec les traitements actuels, on parvient souvent à se débarrasser totalement des plaques. Ce qui solutionne également bien des problèmes de sexualité et d’intimité dans de nombreux cas. »
Si le psoriasis interfère d’une manière ou d’une autre avec votre vie sexuelle, il est important d’en parler avec votre médecin (traitant) ou l’infirmier(ère) et de mettre des mots sur votre problème. On peut alors mieux adapter le traitement à vos besoins et aux objectifs recherchés. Le but du traitement peut par exemple être : ‘Je veux que la peau de mes bras soit complètement exempte de plaques, pour que je puisse ou veuille être touché(e) à cet endroit-là.’ Ou : ‘Je veux éviter qu’apparaissent des crevasses qui rendent les rapports sexuels douloureux.’
Entamer une conversation sur l’impact du psoriasis sur leur sexualité est assez difficile pour de nombreuses personnes. « Je constate que les jeunes éprouvent moins de difficultés que leurs aînés », indique le Dr Bing Thio. S’il peut également être difficile pour les médecins d’aborder ce sujet, beaucoup d’entre eux estiment qu’il est important de discuter des questions de sexualité. Ils ne trouvent donc certainement pas étrange que leurs patients soulèvent le problème et cherchent volontiers avec eux une solution. « Je conseille donc à toute personne atteinte de psoriasis et rencontrant des problèmes relatifs à la sexualité d’en discuter avec son médecin généraliste, son dermatologue ou l’infirmier(ère) du service de dermatologie », insiste le spécialiste.
L’influence du psoriasis sur la qualité de vie des patients fait l’objet d’une attention accrue et, maintenant que l’on peut traiter le psoriasis avec succès chez un nombre croissant de personnes, les médecins ont également plus de temps et de place pour donner des conseils sur la qualité et le mode de vie durant la consultation.
La sexualité en fait partie. Ce n’est généralement pas le premier sujet abordé : pour cela, médecin et patient doivent s’être vus plusieurs fois, pour qu’une relation de confiance puisse s’établir. « J’essaie de poser la question au moins une fois à chaque patient », explique le Dr Bing Thio. « Avec les jeunes, je commence souvent par des questions sur les rendez-vous et les sorties. Avec les personnes plus âgées, je les interroge sur leur utilisation des médicaments en général et je leur demande si cela pose aussi des problèmes sur le plan sexuel. L’essentiel est que je puisse me faire une idée de l’importance de la sexualité et de l’intimité pour la personne, et que je sache si le psoriasis joue un rôle à cet égard. Si cela s’avère être le cas, nous essayons d’y remédier et d’aborder la problématique de manière ciblée. »
Même si vous et votre partenaire semblez avoir une bonne perception l’un(e) de l’autre, vous ne savez pas toujours ce que l’autre pense et ressent. C’est particulièrement vrai pour la sexualité. Le mieux est donc de discuter ensemble de ce que vous souhaitez et de ce qui est possible. Parlez-en de préférence à un autre moment que celui où vous êtes ensemble au lit.
L’envie de faire l ’amour ne vient pas spontanément. Elle résulte de stimuli sexuels. Parfois, il faut faire davantage d’efforts ou trouver une nouvelle routine ou d’autres impulsions.
Laissez votre partenaire vous aider à appliquer le produit sur vos plaques. Vous en ferez ainsi un moment à vous deux, qui peut également être très intime. De plus, cela vous aide à vous familiariser avec l’autre et son corps.