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Les témoignages de personnes comme moi

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Eddy sur ses tatouages : « Mon premier tatouage, une petite rose, date d’il y a 30 ans »

Certaines personnes font preuve d’un tel optimisme qu’elles inspirent spontanément le respect. C’est le cas d’Eddy, dont la première confrontation avec le psoriasis remonte à une dizaine d’années. Une affection qui ne l’empêche en aucun cas de vivre à fond ses différentes passions : sa famille, sa musique, sa Harley et, bien sûr, ses tatouages.

Quinquagénaire depuis peu, Eddy a grandi à Grammont, mais vit actuellement en périphérie bruxelloise. Après avoir été facteur à Anderlecht, il a décroché voici 17 ans un poste administratif au Parlement flamand. « Quatre jours par semaine, je prends le métro pour me rendre à Bruxelles, explique-t-il. Un choix délibéré, car malgré mon attachement à ma ville natale, je voulais absolument étudier et travailler dans une grande ville. »

Père de famille

Il est l’heureux papa d’une jeune fille de 24 ans et d’un petit garçon de 6 ans. « Ma fille a déjà pris son indépendance et vit à Anvers. Aujourd’hui, ma femme et moi dédions le plus possible de notre temps à notre fils Lee, qui nécessite beaucoup d’attention à cause de son autisme. Mais cela ne nous empêche pas de faire toutes sortes d’activités avec lui, pour notre plus grand bonheur. Lee est notamment passionné par les dinosaures et par les animaux en général. Nous avons donc visité tous les zoos de Belgique et des pays limitrophes. »

La vie d’Eddy n’a pas toujours été rose. « En 2009, j’ai traversé une période difficile à tous points de vue, ce qui m’a énormément stressé. Un jour, j’ai remarqué que j’avais des petites plaques qui me démangeaient sur tout le corps. J’ai consulté une dermatologue, qui a tout de suite compris qu’il s’agissait de psoriasis. »

Il s’est d’abord vu prescrire plusieurs pommades et une PUVAthérapie, traitement qui a relativement bien fonctionné, sans toutefois supprimer les symptômes de manière permanente. « À 40 ans, j’ai rencontré ma femme et, à partir de ce moment-là, les crises ont disparu d’elles-mêmes. Mais depuis quelques années, des plaques réapparaissent de temps à autre. J’ai fait appel à trois dermatologues différents, et suis très satisfait de la dernière parce qu’elle cherche avec moi le meilleur traitement et suit de très près les évolutions. »

Une beauté pleine de sens

Il va sans dire que ce suivi attentif est nécessaire pour tous les patients atteints de psoriasis, mais dans le cas d’Eddy, c’est d’autant plus important qu’il est féru de tatouages. « Je me suis fait faire mon premier tatouage, une petite rose, il y a 30 ans à Ostende : j’ai même séché les cours pour ça ! Ma mère m’a enguirlandé : pas à cause du tatouage, mais parce que j’avais fait l’école buissonnière. » Peu à peu, les tatouages se sont multipliés, certains ayant une signification particulière, comme le premier dessin de sa fille ou un motif portant le nom de son fils. Quant aux autres, Eddy les trouvait tout simplement jolis. « J’ai beaucoup lu sur le sujet, parce que je voulais notamment savoir pourquoi les gens voulaient se faire tatouer. Sans m’en rendre compte, j’ai fini par y consacrer pas mal de temps et d’argent. »

Avant de faire réaliser un nouveau tatouage, Eddy prend toujours ses précautions. « Au début, il y avait beaucoup d’amateurisme. Aujourd’hui, les choses ont franchement évolué dans le bon sens. Bien entendu, les personnes qui souffrent de psoriasis doivent faire plus attention. On ne peut évidemment pas se faire tatouer sur les zones enflammées et, en cas de crise, il vaut mieux attendre que cela passe. La peau est comme un grand organisme, et ma dermatologue m’a expliqué que si vous vous faites tatouer, cela peut entraîner des plaques à l’endroit en question ou ailleurs sur la peau. J’en ai moi-même fait l’expérience. »

Le choix d’un bon professionnel pour réaliser le tatouage est également essentiel. « Il faut s’adresser à un tatoueur qui connaît tous les secrets de la peau et maîtrise la façon de la traiter. Pour s’en assurer, un seul moyen : bavarder avec lui. Mon tatoueur observe des règles strictes et refuse certaines demandes. En même temps, il est très flexible et toujours prêt à reporter le moment du tatouage ou à modifier l’endroit où il doit être réalisé, si nécessaire. Il accorde également une grande attention au suivi. Ces éléments sont essentiels quand on souffre de psoriasis. »

Force intérieure

Le point commun entre les tatouages et le psoriasis ? Ils ne passent généralement pas inaperçus. Les regards d’autrui ne semblent pas gêner Eddy, qui porte toutefois des chemises à manches longues pour masquer ses tatouages au travail. « En dehors du Parlement, les gens me posent parfois des questions sur mes tatouages et veulent savoir si ça fait mal, si ça saigne beaucoup ou si ça coûte cher. Je ne suis pas non plus gêné quand quelqu’un regarde mes plaques de psoriasis. Nous attirons de toute façon l’attention lorsque nous sortons tous les trois. Cela ne pose aucun problème tant que ces regards restent bienveillants. »

C’est précisément dans sa famille qu’Eddy puise sa force intérieure : « Je pense que je suis très chanceux d’avoir une famille aussi fantastique. J’ai appris à vivre avec le psoriasis. C’est ennuyeux, surtout quand ça survient à des endroits sensibles ou douloureux. Mais avec un bon traitement, on peut rendre les symptômes supportables et relativiser les choses. »

Eddy affiche un optimisme à toute épreuve. « J’ai toujours été comme ça. Je viens d’un milieu très modeste, et je devais donc me batre pour m’en sortir. Cette mentalité permet d’envisager les problèmes sous le bon angle. Travailler à Bruxelles m’a également permis d’élargir mes horizons. Je suis content d’être arrivé là où je suis aujourd’hui, parce que c’est le fruit de mes propres efforts. »

Eddy envisage l’avenir avec confiance et caresse encore de nombreux projets : « Pour l’instant, nous consacrons presque tout notre temps à Lee. Je rends également visite à ma mère chaque semaine ; elle non plus n’a pas toujours eu une vie facile. Quand j’ai un peu de temps libre, j’aime écouter de la bonne musique et lire des bouquins intéressants. Pas question de gaspiller du temps à des choses qui n’en valent pas la peine ! Je viens juste d’avoir 50 ans et je me suis acheté une Harley. C’est un vieux rêve qui est devenu réalité ! Sur ma liste de souhaits, j’ai encore plusieurs défis, comme apprendre une langue étrangère, apprendre un instrument de musique et faire le tour du monde… » Sans oublier le prochain tatouage, bien sûr !