“Je me souviens parfaitement quand ça a commencé. C'était il y a 3 ans, j'avais alors tout juste 22 ans et je venais de terminer mes études d'infirmier. J'avais donc déjà une petite idée de ce qui m'arrivait quand les premiers symptômes sont apparus. De par mes études, je savais qu'il existait plusieurs traitements. J'ai immédiatement été consulter 2 dermatologues. Je vis avec le psoriasis depuis 'seulement' 3 ans, et j'ai aujourd'hui 25 ans. La première manifestation de la maladie a été l'apparition de pellicules, de beaucoup de pellicules, dans les cheveux. Quelques semaines plus tard, des petites taches sont apparues sur mes oreilles et plus tard, sur le visage et les coudes.“
“Les premières taches au visage ont été un coup dur. Avec elles, est apparu un sentiment de honte. Tu commences à prendre tes distances, et ce au propre comme au figuré. Rétrospectivement, je dois honnêtement avouer que j'en ai souffert bien plus que je ne le pensais. Mes proches, comme mes parents ou ma petite amie, me faisaient des remarques bienveillantes, mais j'avais beaucoup de mal à les accepter. Mais au bout d'un moment, une sorte de code est apparu. Si quelqu'un me faisait un signe, du genre 'Jannik, tu as des pellicules', j'allais immédiatement dans ma chambre, me plantais devant le miroir et les enlevais une à une.“
“Quand je dois faire bonne impression, comme lors d'un entretien professionnel, le problème du psoriasis réapparaît. J'essaye de rester autant que possible 'l'ancien Jannik', de ne pas trop adapter mon comportement et ma façon de vivre à cette maladie. Mais je ne peux pas m'empêcher de me laver les cheveux 2 fois par jour, voire 3 à 4 fois certains jours. Je suis content des médecins et des dermatologues que j'ai consultés. Mais, ils se concentrent bien sûr sur les traitements et les symptômes, et moins sur les conséquences de la maladie sur le plan social. J'essaye de limiter ces conséquences et de passer outre. Mais ça a été difficile quand les taches sont apparues sur mon visage, même si ça ne doit pas entamer l'estime que l'on a de soi…“
“Je dois avouer que j'étais assez vaniteux. Avant le psoriasis, j'accordais beaucoup de temps et d'attention à mes cheveux. J'en étais fier et je voulais toujours être impeccablement coiffé. J'adorais me passer la main dans les cheveux, je trouvais ça cool ! Maintenant, je n'ose plus le faire car mon cuir chevelu est devenu très gras à cause du traitement, ou alors c'est la tempête de neige de pellicules. J'aimerais vraiment retrouver cette 'coolitude'.“
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